Bonn de notre correspondante

Dans son bureau à la chancellerie surgit d'abord un sac de voyages, puis une grande femme en noir, coiffée avec des mèches blondes ondulées. Plus que jamais, Brigitte Sauzay, 51 ans, est en mouvement perpétuel entre la France et l'Allemagne. Elle arrive de Paris, enchaîne une série de rendez-vous à Bonn, puis repart pour Paris, où ses trois enfants vont à l'école. L'ancienne interprète du Quai d'Orsay, qui servit trois présidents de la République français, Pompidou, Giscard et surtout Mitterrand, dont elle était très proche, vient d'être nommée conseillère personnelle de Gerhard Schröder. Elle est la première Française désignée à un tel poste à la chancellerie allemande.

Dépaysement. Pour une habituée des palais de la République française, s'installer dans l'espèce de caserne marron qui tient lieu de chancellerie à Bonn a de quoi dépayser. Son bureau, encore nu, un étage en dessous de celui de Schröder, a le charme rétro de l'ancienne RDA. Qu'importe, Brigitte Sauzay y voit une première occasion de comparer: «Disons que c'est très différent de la France, très fonctionnel. La première chose qui m'a frappée, c'est l'absence de bruit. A Matignon, à l'Elysée ou au Quai d'Orsay, on travaille portes ouvertes, dans un va-et-vient continu. En Allemagne, on travaille de façon beaucoup plus concentrée, moins festive», observe-t-elle. De nouveaux meubles et de «très jolis tableaux» lui ont toutefois été promis pour faciliter son acclimatation.

«Petits mots».