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Libération

Jiang Zemin chahuté au Japon. A Tokyo, des étudiants ont dénoncé les prisonniers de conscience chinois.

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publié le 30 novembre 1998 à 15h27

La visite de Jiang Zemin au Japon, la première d'un président

chinois, a été émaillée d'accrocs ce week-end. Un discours de Jiang, qui s'exprimait samedi devant l'une des universités les plus prestigieuses de Tokyo, Waseda, a été interrompu à deux reprises par des étudiants décriant avec véhémence l'emprisonnement par Pékin de milliers de prisonniers de conscience. Le campus de l'université a été peu après le théâtre d'échauffourées entre des étudiants chinois et des étudiants nationalistes nippons demandant à Jiang cette fois de «s'excuser» auprès de l'empereur du Japon en brandissant un drapeau chinois déchiré. Jiang Zemin avait la veille manifesté son mécontentement pour n'avoir pas obtenu de Tokyo des «excuses» écrites pour les exactions commises en Chine par le Japon entre 1933 et 1945, des exigences qui avaient provoqué l'ire des nationalistes japonais. Le gouvernement de l'archipel s'est contenté d'offrir ses «profonds remords» dans une déclaration commune" que Pékin s'est refusé à signer. A Waseda, Jiang a à nouveau fait allusion au contentieux historique entre les deux pays, qui a dominé sa visite, en affirmant que «le Japon ne pourra gagner le respect et la confiance» des autres nations asiatiques qu'«en guidant sa jeunesse avec une vision historique correcte». La Chine a également échoué à obtenir du Japon son engagement à garder ses distances sur la question de Taiwan, que Pékin considère comme une «province». Manifestant son irritation, le président chinois a réa