Pékin, de notre correspondante.
C'est une rafle ciblée qui a été opérée dans plusieurs villes chinoises, au cours des deux derniers jours, dans les milieux dissidents liés au nouveau Parti démocrate chinois (illégal). Lundi, le président de la cellule du Parti démocrate dans la capitale, Xu Wenli, 55 ans, un militant de l'ouverture politique qui a déjà purgé douze années de prison, a été arrêté à son domicile par une vingtaine de policiers de la sécurité d'Etat, qui ont également emporté son ordinateur personnel, des carnets d'adresses, de notes, son fax et des documents. «Cette interpellation ne ressemblait pas aux précédentes», a estimé son épouse He Xintong. Au mois de juin, plusieurs intellectuels de la province du Zhejiang ont essayé de mesurer l'ouverture politique du régime en demandant l'enregistrement d'un nouveau Parti démocrate chinois. Il s'agissait de la première tentative de constitution d'une force politique d'opposition depuis l'avènement des communistes, en 1949, qui ont imposé le Parti communiste chinois (PCC) comme parti unique, reconnaissant simplement comme faire-valoir huit formations «démocratiques» qui sont elles-mêmes affiliées au PCC. A la grande surprise des militants du Zhejiang, leur demande a été reçue poliment et, pendant tout l'été, d'autres demandes d'enregistrement pour le Parti démocrate ont fleuri dans huit provinces (Zhejiang, Anhui, Shandong, Hubei, Hunan, Liaoning, Jilin, Heilongjiang). Depuis la fin septembre, ces militants ont été à