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Libération

Conférence de Washington sur les biens juifs pillés. Accrochage sur la vente des oeuvres d'art sans héritiers. Le projet de résolution des Américains ne fait pas l'unanimité.

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publié le 3 décembre 1998 à 18h31

Washington, envoyé spécial.

«Je pense au sang qui coule dans les veines de ma famille. Est-ce que son origine a une importance? Mais voilà. Cela importait à Hitler et donc à nous tous, c'est pour cela que six millions de juifs sont morts"» C'est avec ce discours à forte teneur autobiographique que le secrétaire d'Etat américain, Madeleine Albright, a ouvert lundi soir la Conférence de Washington sur les biens des victimes de la Shoah. Elle a évoqué l'assassinat de ses grands-parents par les nazis et appelé le monde à ne pas rééditer les erreurs du passé.

Or nazi. Plus politique, le sous-secrétaire d'Etat, Stuart Eizenstat, en charge de la Conférence, a fixé comme objectif de terminer «les affaires encore en suspens de la Seconde Guerre mondiale», en «recherchant la vérité, en restituant ce qui a été pris aux victimes, en éduquant les générations à venir et en cherchant finalement justice». Au terme de la première journée de travail, Stuart Eizenstat se félicitait que plusieurs pays (Slovaquie, Grèce, Espagne, Belgique, Pays-Bas, Italie) aient annoncé leur volonté de contribuer au fonds de la commission tripartite sur l'or nazi, mis en place en faveur des rescapés et aujourd'hui doté de 60 millions de dollars. Il s'est avéré que de l'or appartenant à des individus avait été restitué à des gouvernements dont les banques centrales avaient été pillées par les nazis et non aux organisations de victimes.

Sur le dossier des assurances, Eizenstat a précisé que les compagnies d'assuranc