Washington, envoyé spécial.
L'altercation s'est passée lundi soir au musée de l'Holocauste, à Washington. Elie Wiesel clôt la cérémonie d'ouverture de la Conférence de Washington par un appel solennel à ne pas oublier les enjeux moraux liés aux réparations matérielles. Applaudissements des 54 délégations. Naphtali Lavie, vice-président de l'Organisation mondiale juive de restitution (OMJR), se trouve à côté d'Agnieszka Magdziak-Miszewska, conseillère du Premier ministre polonais. Très vite, le ton monte entre eux. Naphtali Lavie lance: «Plus de 3millions de juifs ont été exterminés et leurs biens communautaires ont été nationalisés par les communistes après-guerre. Aujourd'hui, vous voulez imposer un règlement au rabais aux 1400 juifs qui subsistent chez vous, plutôt que de restituer à l'ensemble du peuple juif ce qui lui a été pris.» Réponse de la diplomate polonaise: «Vous exigez un traitement particulier, alors que des milliers de Polonais ont tout perdu avec les changements de frontière d'après-guerre et que des milliers d'autres ont été déportés en Sibérie par les Soviétiques. Je ne veux pas comparer l'Holocauste avec ces spoliations, mais comprenez notre sensibilité"»
Enjeu majeur. Le pauvre président des communautés juives de Pologne s'interpose et se fait traiter de «feuille de vigne du gouvernement polonais» par Lavie. La dispute porte sur l'un des enjeux majeurs de la conférence: celui des milliers de biens communautaires (écoles, hôpitaux, cimetières, synagogues")