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Libération

Militants des droits de l'homme en danger. Un rapport recense 200 cas dans le monde.

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publié le 3 décembre 1998 à 18h27

Mardi, Hafez al-Saada a été arrêté au Caire. Le secrétaire général

de l'Organisation égyptienne des droits de l'homme (OEDH) est accusé d'«avoir reçu des fonds de pays étrangers afin de porter atteinte aux intérêts vitaux du pays». Prétexte. Il avait reçu, au nom de son organisation, un chèque de soutien de la commission des droits de l'homme du Parlement britannique. L'arrestation de l'avocat égyptien actualise dramatiquement le premier rapport de l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme: il y était déjà cité comme l'un des militants les plus menacés dans le monde. L'un de ceux pour lesquels l'Observatoire, créé en juillet 1997 par l'Organisation mondiale contre la torture et la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme, demande une protection internationale proportionnelle aux risques qu'ils encourent.

Harcelés. Alors que l'on s'apprête à célébrer à Paris le cinquantenaire de la Déclaration des droits de l'homme, partout dans le monde, rappelle le rapport, ceux qui parlent publiquement au nom des victimes sont harcelés, menacés ou emprisonnés. L'observatoire cite plus de 200 cas dans une quarantaine de pays et s'essaie à mesurer la répression qu'ils subissent. La Turquie détient le record de poursuites judiciaires engagées contre les défenseurs. La Tunisie fait plutôt dans le harcèlement (confiscation du passeport, écoutes"), comme en témoigne Fatma Ksila, épouse du vice-président de la Ligue tunisienne de défense des droits de