Pékin, de notre correspondante.
Les grands froids sont arrivés sur Pékin parallèlement à un nouveau tour de vis politique. Alors que le ralentissement économique induit par la crise asiatique commence à se percevoir sérieusement et que la société intellectuelle et artistique se remet à vibrer sur un mode plus critique, les autorités ont lancé une série de messages, dissipant toute perspective d'ouverture politique alors que la Chine doit célébrer, ce mois-ci, le vingtième anniversaire des réformes économiques.
«Mauvaise direction». Hier, le Quotidien du peuple, porte-parole des grandes annonces gouvernementales, a reproduit intégralement une rare interview accordée au quotidien économique allemand Handelsblatt par le président de l'Assemblée Li Peng. Le numéro deux du régime y éliminait clairement toute possibilité de tolérer des partis d'opposition. Cette mise au point coïncide avec une dizaine d'arrestations, lancée depuis le début de la semaine auprès des chefs de file d'un nouveau mouvement politique, apparu publiquement au mois de juin et qui tente, depuis lors, de se faire reconnaître sous le nom de Parti démocratique de Chine (PDC) (lire Libération du 2 décembre). Il s'agit de la première tentative de création d'un mouvement d'opposition structuré depuis l'avènement du régime communiste, en 1949, qui impose un parti unique. Les Etats-Unis ont appelé mardi à la libération de Xu Wenli, président de la cellule du PDC, estimant que son arrestation lundi et sa détention, qui