Washington, envoyé spécial.
La Conférence sur les biens des victimes de la Shoah s'est terminée hier à Washington après trois jours de travaux. La fièvre qui avait entouré en 1997 la conférence sur l'or nazi réunie à Londres est retombée, la pression de l'opinion publique s'est considérablement relâchée, et l'ardeur au travail des 50 délégations s'est ressentie de l'absence d'un accusé, place qu'avait prise la Suisse à Londres. Le sous-secrétaire d'Etat américain, Stuart Eizenstat, organisateur de la Conférence, n'en a pas moins affiché sa «satisfaction» après un exercice qui, selon lui, «a donné le coup de grâce au révisionnisme». Il a estimé que «le monde de l'art ne sera plus jamais le même», puisque désormais, les marchands d'art, les musées et les galeries ont «l'obligation» de s'assurer qu'aucune de leurs oeuvres n'a été pillée par les nazis avant d'être mise à nouveau en circulation. Il a aussi fait part du projet de créer une superbanque de données internationales sur les oeuvres d'art spoliées. Mais, a-t-il souligné, «il ne suffit pas d'identifier ce qui a été volé..Il nous faut aussi établir un système qui permette de résoudre les problèmes de propriété et de compensations».
Il a reconnu «qu'aucun consensus n'avait été atteint» sur le projet (américain) de Résolution en 11 points qui visait à régler la question des oeuvres d'art sans héritier connu. Le projet s'est heurté à l'opposition des délégations de la France, de la Suisse et de l'Allemagne qui contestent nota