Arrivé hier soir à Saint-Malo pour son deuxième sommet avec Jacques
Chirac et Lionel Jospin, le Premier ministre britannique, Tony Blair, aura peut-être un relatif sentiment d'isolement face au tandem franco-allemand réaffirmé à Potsdam. Sur deux thèmes européens d'actualité la fiscalité et l'emploi, le fait est que le travailliste Blair n'adhère absolument pas aux approches communes que défendent, main dans la main, ses deux camarades Jospin et Schröder. Preuve que Londres a peut-être trop misé sur l'espoir d'un renversement des alliances entre les trois Grands de l'Union européenne. Hystérie. Blair a beau tout faire, depuis son accession au pouvoir, pour débarrasser la Grande-Bretagne de l'image de «madame Non» qui lui colle à la peau depuis Margaret Thatcher, sa presse nationale ne l'aide pas. Ces derniers jours, les tabloïds populaires sont retombés dans un de leurs accès d'hystérie antieuropéenne, dirigé cette fois contre le ministre de l'Economie allemand Oskar Lafontaine. Oskar «va te faire foutre», titrait mercredi le Sun, déchaîné contre toute idée d'harmonisation fiscale européenne. Des sources françaises craignaient que cette affaire, devenue un chiffon rouge outre-Manche, ne «pollue» le sommet franco-britannique de Saint-Malo, avec Blair contraint d'aborder cette question pour calmer son opinion publique. Obligé de brandir la menace du veto, le gouvernement britannique aura sans doute apprécié de lire, hier matin dans le Financial Times, une interview de Gerhar