Il est devenu président du Gabon à l'âge de 32 ans. Il exerce le
pouvoir depuis autant de temps. Son pays, un eldorado pétrolier, peut se targuer d'avoir le revenu annuel, par tête d'habitant, le plus élevé de l'Afrique subsaharienne, quelque 23 000 francs. Mais il ne le fait guère, puisque la dette extérieure du Gabon s'élève à plus de 22 milliards de francs et, hormis sur le front de mer, dans la capitale, Libreville, il n'y a guère de routes goudronnées, de PME créatrices d'emploi ou d'hôpitaux pourvus du minimum. Ce dimanche, pour la seconde fois dans un scrutin pluraliste, Omar Bongo met en jeu son mandat présidentiel. La première fois, en 1993, il s'est autoproclamé élu au premier tour avec 50, 07%. Cette fois, le dernier communiqué de campagne du candidat sortant a pour intitulé la question: «Un seul tour suffira-t-il?» Vraisemblablement.
Trois bûcherons. L'opposition gabonaise est divisée. Sept challengers affrontent le «dinosaure» Omar Bongo. Le père Paul Mba Abessole, longtemps le principal opposant, a géré son parti, le Rassemblement national des bûcherons (RNB), comme un gourou autoritaire. Elu maire de Libreville en 1997, il s'est éloigné des makayas, les «pauvres», en même temps qu'il a perdu la haute main sur l'appareil de son parti. Une guerre des chefs a divisé le RNB, dont le nom devait rappeler la solidarité des forestiers, en trois partis rivaux. Contre le père, le chef du service cardiologique du CHU de Libreville, Pierre-André Kombila, se porte candidat