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Libération

Hugo Chavez, la lame de fond populiste. L'ex-putschiste est favori à la présidentielle vénézuélienne.

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publié le 5 décembre 1998 à 18h39

Caracas, de notre correspondant.

Le boulevard Sabana Grande, la longue artère piétonne et commerçante de Caracas, n'a jamais connu une telle affluence. Ce ne sont pas les boutiques qui sont prises d'assaut, mais les dizaines de petites cahutes installées à même la chaussée. Là, les militants du Mouvement pour la Ve République, l'organisation fondée par Hugo Chavez Friaz, vendent des cartes d'adhésion à leur parti. Avec, en prime, la panoplie complète du parfait «chaviste»: tee-shirt et béret rouge de parachutiste. «Plus que de longs discours, les centaines de personnes qui font la queue, ici sous le soleil, pendant des heures, illustrent la lame de fond qui porte notre candidat», explique Pablo, étudiant à l'université Simon Bolivar qui, depuis un mois, passe bénévolement ses après-midi sur le trottoir surchauffé. «Je n'y croyais plus et je participe à une sorte de révolution sociale, la plus belle, pacifique, qui va sortir des urnes.»

Du jamais vu. Comme des millions de Vénézuéliens, Pablo ne doute pas un instant de la victoire de Chavez ­qui porte 57% des intentions de vote. Mercredi, il a rejoint les 500 000 sympathisants venus assister, avenue Bolivar, au coeur de la capitale, au dernier et gigantesque meeting de l'ex-lieutenant-colonel, qui tenta un coup d'Etat en février 1992. Du jamais vu lors d'une campagne électorale au Venezuela. «Avec vous, avec moi, ceux qui, depuis des décennies, volent, pillent les richesses du peuple, vont être chassés des postes de responsabil