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Libération
Interview

«Je ne serai jamais un dictateur»

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Chavez s'engage à éliminer la corruption dans le pays.
publié le 5 décembre 1998 à 18h39
(mis à jour le 5 décembre 1998 à 18h39)
Les Etats-Unis ont refusé à plusieurs reprises un visa d'entrée sur leur territoire. Ils expliquent que vous êtes infréquentable parce que vous avez tenté un coup d'Etat en 1992. N'est-ce pas gênant si vous êtes élu dimanche ?

Je pense que, dès mon élection, les relations vont changer entre Washington et moi. Ce que les Etats-Unis ont refusé à un candidat, ils pourront difficilement continuer à le faire pour un président de la République d'un Etat souverain démocratiquement élu. J'avoue que ce n'est pas ma première préoccupation, d'autant que mon équipe a des contacts réguliers avec l'ambassade américaine . Vous savez, les Etats-Unis sont notre premier partenaire commercial. Nous sommes leur premier ou deuxième fournisseur en pétrole. Enfin, nous verrons bien (1).

N'y a-t-il pas aussi la crainte de voir apparaître un nouveau Castro en Amérique latine ? Vous avez été reçu comme un chef d'Etat à La Havane, en 1995.

C'est vrai, j'ai déclaré que le peuple cubain était la dignité de l'Amérique latine. Je le répéterais aujourd'hui. Et quand on me dit que tout n'est pas parfait à Cuba, j'en conviens, mais c'est aussi le cas au Venezuela, à Miami ou ailleurs. Alors ? Mon gouvernement entretiendra des relations, dans le respect de la souveraineté réciproque, avec tous les pays du monde. Avec l'Europe aussi, et la France.

Vous avez annoncé la réunion d'une Assemblée constituante aussitôt après votre élection. Pourquoi ?

La Constitution actuelle n'est plus adaptée au Venezuela de 1998, enfin débarrassé de ses partis politiques traditionnels et voleurs. Il faut toiletter tout cela de façon à éliminer la corruption, à rétablir une justice digne de ce nom, et non pas vendue comme c'est le cas actuellement. Il faut responsabiliser les hommes politiques. Je proposerai en particulier l'introduction du référendum révocatoire. N'importe quel citoyen, s'il estime que son élu maire, gouverneur, député ou autre ne tient pas les promesses auxquelles il s'était engagé,