Caracas, de notre correspondant.
Les deux premiers télégrammes de félicitations adressés au nouveau président vénézuélien, Hugo Chavez Frias, étaient signés Fidel Castro et Daniel Ortega, l'ancien chef d'Etat sandiniste du Nicaragua. Coquetterie du vainqueur sûr de lui ou souci de ne pas faire déjà désordre, «El Commandante» a pourtant demandé à ses collaborateurs de ne pas les rendre publics.
Mais son discours prononcé à l'aube hier, devant des milliers de partisans en liesse, sur une estrade dressée à la hâte au fronton du théâtre L'Ateneo le coeur culturel du pays , ne laisse aucun doute sur ses desseins. Chavez va incarner la troisième voie, celle du compromis entre la «loi sauvage du marché» et la «révolution sociale». Largement légitimé et il y voit un événement historique par le suffrage universel qui l'a porté au pouvoir avec près de 60% des votes, il entend jouer dans la cour des grands. «Il n'y a pas de fatalité à la globalisation et à la mondialisation, a-t-il promis d'une voix voilée par les milliers de mots lancés au cours de la campagne. Sous mon gouvernement, le Venezuela, favorisé en cela par sa position géographique centrale, va s'efforcer de capitaliser les espoirs de l'Amérique latine, en proposant de servir de trait d'union entre le cône Sud, les pays andins, l'Amérique centrale et la zone Caraïbes. Comme il existe des pôles incontournables, celui de l'Amérique du Nord, celui de l'Europe, celui de l'Asie, nous allons constituer ici, à notre tour, une