Cinquante ans après l'adoption de la Déclaration universelle des
droits de l'homme, «comment ne pas constater les insuffisances, les échecs, les déceptions?» Le constat est amer mais il appelle à un «nouveau départ», a déclaré hier Federico Mayor en ouvrant les cérémonies du cinquantenaire au siège de l'Unesco à Paris. Le responsable onusien a voulu d'abord définir l'esprit des combats à venir: «Il nous faut penser autrement, investir autrement.» Comme ceux qui vont lui succéder à la tribune, le haut commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Mary Robinson, et Jacques Chirac, Federico Mayor insiste sur les dangers d'une mondialisation exempte de solidarité, basée sur «les seules lois du marché».
Le danger, dit Mary Robinson, c'est de bâtir un univers encore plus inégal, avec des pays «surdéveloppés» et des pays qui ne le seront jamais. Le danger, dit à son tour Jacques Chirac, c'est de «croire que la mondialisation et les progrès de l'économie, de la science et des techniques garantissent à eux seuls l'évolution de nos sociétés vers un monde plus fraternel». Pour le président de la République, il faut agir «sans attendre». Ce qu'il traduit en proposant au secrétaire général de l'ONU de «réfléchir dès à présent à un agenda pour la mondialisation qui serait soumis à l'Assemblée du millénaire»" Face à un parterre de personnalités du monde entier, dont le dalaï-lama, assis au premier rang au côté de Robert Badinter, l'organisateur de la réunion, le discours va jusqu'a l'autoflage