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CINQUANTENAIRE - LES DROITS DE L'HOMME: 1948-1998. Chinoiseries au coin du feu. Pékin surveille ses opposants qui s'expriment à Paris.

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publié le 9 décembre 1998 à 19h09

Le cinquantenaire de la Déclaration des droits de l'homme, est hier

sorti du ronron habituel des commémorations. A l'Unesco, où se tenait la Réunion de Paris organisée par la Mission interministérielle de Robert Badinter, le dalaï-lama n'a fait qu'exposer sa conception de l'universalité des droits de l'homme: «Quelques gouvernements assurent qu'ils ne s'appliquent pas à l'Asie (") Je ne partage pas cette vue», a dit le chef spirituel tibétain. Ce rappel de principe prend toute sa valeur quand on sait que le matin même, la Chine avait appelé la France «à considérer l'ensemble des relations bilatérales» et à ne pas inviter le dalaï-lama au cérémonies organisées par Jacques Chirac. Or, non seulement le dalaï-lama a-t-il déjeuné à l'Elysée, mais il a rencontré le dissident chinois Wei Jingsheng, au Palais-Bourbon à l'initiative de Jack Lang. Le dissident chinois a par ailleurs dénoncé hier après-midi sur France Info le «mépris» de la France à l'égard des défenseurs des droits de l'homme chinois, indiquant qu'il n'avait reçu son invitation au cinquantenaire que vendredi. Hier soir, Paris n'avait réagi ni à la manifestation d'irritation de Pékin ni à celle de Wei Jingsheng. Parallèlement, Kofi Annan se faisait applaudir à l'Assemblée nationale. Le public, les députés auxquels s'étaient joints notamment Lionel Jospin, Edouard Balladur, Alain Juppé et Valéry Giscard d'Estaing, a surtout apprécié le plaidoyer pro domo du secrétaire général de l'ONU concernant la crise irakienne: «To