Menu
Libération
Interview

CINQUANTENAIRE - LES DROITS DE L'HOMME: 1948-1998. En Egypte, les droits sont étroits . Interview d'Abou Saada, libéré sous caution pour se rendre à Paris.

Article réservé aux abonnés
publié le 10 décembre 1998 à 19h16

Le Caire, de notre correspondant.

Hafez Abou Saada a bien failli passer le cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle au fond d'une cellule de la banlieue du Caire. Libéré sous caution dimanche soir, le secrétaire général de l'Organisation égyptienne des droits de l'homme (Oedh) est arrivé hier à Paris. Il avait été arrêté la semaine dernière à la suite d'accusations reprochant à son organisation d'avoir touché un chèque de 25 000 dollars (environ 150 000 francs) de la Grande-Bretagne, en échange de la rédaction d'un rapport «ternissant la réputation de l'Egypte» en décrivant la communauté chrétienne comme persécutée. L'Oedh a bien touché cette somme, mais dans le cadre d'un programme d'aide légal à la femme lancé en 1996. L'arrestation d'Abou Saada illustre bien la persistance d'une tentation autoritaire au sein du pouvoir égyptien. Belle illustration aussi de l'ignorance des services de sécurité qui ont réalisé un peu tard que l'on célébrait «quelque chose» à Paris, cette semaine. Interview" Comment avez-vous été traité pendant votre détention?

Les deux premiers jours, j'ai été placé dans une cellule disciplinaire, étroite et sombre. On m'a rasé la tête. Puis on m'a changé de cellule et ça s'est amélioré. Le fait que vous étiez invité aux cérémonies de Paris a-t-il accéléré votre libération? C'est évident. Sans les pressions internationales exercées sur le gouvernement égyptien par l'ONU et les ONG, je serais resté plus longtemps en prison. Le pouvoir sait qu