Amsterdam, de notre correspondante.
Aux Pays-Bas, tout au long de l'année, Shell, Philips, Heineken, Unilever, les banques ABN Amro, ING, Rabobank, la chaîne de supermarchés Ahold et le groupe de consultation KPMG ont discuté à huis clos avec Amnesty International et Pax Christi de leur rôle à jouer face aux violations des droits de l'homme. Il y a quelques années, Shell avait été vivement critiquée lors de l'exécution du militant Ken Saro Wiwa au Nigeria. Depuis, la multinationale joue l'ouverture: dans son guide distribué aux employés et où sont énoncés les principes généraux de l'entreprise, elle a, en 1997, intégré la phrase: «Shell soutient les droits fondamentaux de l'homme.» Et elle organise des formations pour managers sur la question. Et, «quand Shell bouge, le monde des entreprises est en éveil», commente Ergert Wesselink qui a mené le dialogue avec les neuf multinationales pour Pax Christi. Des spécialistes du droit international, dont l'ancien Premier ministre Ruud Lubbers, ont aidé le groupe de travail dont les conclusions ont été rendues publiques il y a une quinzaine de jours: «Si les Etats sont les principaux responsables de la situation des droits de l'homme et des libertés fondamentales, les entreprises ont l'obligation de promouvoir le respect de ces principes.» Toutes les entreprises ont intégré l'environnement dans leur politique, mais pas encore la question des droits de l'homme. Le document établi est donc unique en son genre. «Il faut reconnaître que