Londres, de notre correspondant.
Pinochet passera Noël à Londres. L'ancien dictateur chilien a perdu une nouvelle manche de son long marathon judiciaire. Jack Straw, le ministre de l'Intérieur de Tony Blair, a décidé hier, deux jours avant la date prévue, que la procédure d'extradition de Pinochet vers l'Espagne, où il est accusé de génocide et d'enlèvements, pouvait suivre son cours. Dès vendredi, Pinochet doit comparaître en personne devant un tribunal londonien qui lui notifiera la demande espagnole ainsi que sa mise aux arrêts. L'audition, qui devait se tenir dans le centre de la capitale, a été transférée au tribunal de Belmarsh, un bâtiment de haute sécurité qui accueille habituellement les membres de l'IRA accusés d'activités terroristes. Signe que les autorités britanniques ne sont pas prêtes à accepter que le général se fasse porter pâle pour éviter l'humiliation d'une comparution. Cette formalité habituelle pour les procédures d'extradition sera la première d'un long processus judiciaire qui peut durer plusieurs mois sinon plusieurs années, d'appel en appel, jusqu'à revenir aux lords et une dernière fois au ministre de l'Intérieur.
Ainsi, Pinochet, reçu comme un VIP le mois dernier, est désormais considéré comme un présumé coupable, confiné sous surveillance policière dans une villa près de Londres. Au cours d'une courte conférence de presse, Jack Straw a expliqué que son choix était «quasi-judiciaire». Selon le ministre, qui dit avoir pesé seul sa décision sans en r