«Entendons-nous seulement la voix des suppliciés d'Algérie torturés
à l'électricité par les forces de sécurité" avons-nous tourné notre regard vers des dizaines de charniers de la république du Congo" vers ces prisons des Etats-Unis où des femmes accouchent enchaînées"» Pierre Sané, secrétaire général d'Amnesty International, a prononcé, hier au palais de Chaillot, lors des cérémonies du cinquantenaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, le discours le plus applaudi. «Pourquoi cette non-réponse des gouvernements? Serait-elle due au fait que la dignité humaine n'est pas cotée aux Bourses des valeurs de Wall Street, Londres ou Paris"?», a-t-il demandé devant un parterre de 350 représentants d'ONG venus d'une centaine de pays, et d'invités. Parmi les officiels français, Jacques Chirac et Robert Badinter, consensuels et liturgiques, se sont gardés de montrer un pays du doigt. Lionel Jospin, qui avait remis hier à Matignon des prix des droits de l'homme à cinq lauréats, en présence du dalaï-lama, n'est pas intervenu à Chaillot. «L'arrestation de Pinochet (") prouve que le principe d'une justice internationale peut triompher du principe de la Realpolitik», a lancé Pierre Sané, sur la même longueur d'onde que Rigoberta Menchu, la Guatémaltèque prix Nobel de la paix.
Plusieurs personnalités sont intervenues en duplex ou, dans le cas de la Nobel birmane Aung San Suu Kyi, par vidéocassette enregistrée. Dénonçant les violations de la junte au pouvoir, elle a appelé à «