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CINQUANTENAIRE - LES NOUVELLES MENACES SUR LES DROITS DE L'HOMME. En France. Exclusion, là où le bât blesse. 5,5 millions de personnes en situation de pauvreté, selon l'Insee; 202 000 sans domicile, 300 000 environ dépourvues d'assurance maladie. Les associations qui oeuvrent contre l'exclusion considèrent ces situations comme une forme de violation des droits de l'homme.

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publié le 11 décembre 1998 à 19h23

Emmaüs, fondation Abbé-Pierre, Secours catholique, Médecins du

monde: toutes les associations d'aide aux démunis recueillent quotidiennement dans leurs permanences les témoignages de personnes en grande difficulté. Il s'agit de citoyens ordinaires avec droit de vote, droit d'ester en justice, droit d'être candidat à une élection" Mais beaucoup ne savent pas où ils dormiront le soir. Certains n'ont pas consulté un médecin ou un dentiste depuis plusieurs années. La plupart vivent de transferts sociaux ou de dons (RMI, allocations diverses, colis alimentaires"). Les associations qui oeuvrent contre l'exclusion considèrent ces situations comme une forme de violation des droits de l'homme. 202 000 personnes sont sans domicile: 45 000 vivent dans des abris de fortune, 59 000 sont accueillies pour des durées de six mois dans des CHRS (centre d'hébergement et de réinsertion sociale), et 98 000 appartiennent au cortège des SDF. Ils vont de centre d'urgence en abri provisoire pour des hébergements de quelques nuits. Enfin, 2,8 millions de personnes vivent chez des parents ou des amis. Dans son rapport annuel (1), la fondation Abbé-Pierre ne manque pas de mettre en exergue ces situations de «mal-logement», dans un pays où l'on recense plus de 2,2 millions de logements vacants, dont 300 000 en Ile-de-France. Le phénomène n'est pas franco-français. Dans l'Union européenne, les sans-abri sont estimés à 2,7 millions de personnes. Vivant dans l'espace public (gares, métro, squares"), les S