Un petit garçon dit sa lassitude d'être en foyer, parce qu'il a été
retiré à ses parents trop pauvres. Un autre se demande pourquoi sa maman ne l'emmène pas au cirque. Les adultes, eux, racontent leur confrontation avec le chômage, leurs privations" Des étudiants qui viennent d'achever leurs études disent leur difficultés à entrer dans la vie active. Tous ces témoignages ont été recueillis dans «les cahiers de l'an 2000» par le Secours populaire lors des 72 heures du livre à Clermont-Ferrand, des Rencontres de La Rochelle, des ateliers organisés à Nîmes ou en Lozère" Chaque cahier comporte une vingtaine de pages vierges, avec des portes d'entrée pour raconter sa vie («C'est ma vie"»), ses difficultés («Ça me manque"»), sa révolte («Je me demande pourquoi"», «Ça, je n'en veux plus"»)" L'opération a débuté il y a seulement quelques mois et va se poursuivre jusqu'en l'an 2000. L'objectif est de faire témoigner le plus grand nombre sur leur vie en cette fin de millénaire. Parmi eux, de nombreuses personnes en situation d'exclusion. Extraits.
Adome, 8 ans (Nîmes) «Je me demande pourquoi à mon anniversaire on m'a pas apporté un cadeau.»
«Ça me met en colère quand maman me dit qu'on va au cirque et après elle ne nous emmène pas».
Mariane, 29 ans (Nîmes) Ça me manque: «En première position, je dirais un emploi, stable de préférence. (") Avoir la possibilité de faire des cadeaux aux personnes que j'aime. Un lave-linge, du parfum, aller chez le coiffeur. (") Que la table et les chaises de