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Libération

Un escadron de la mort sévit en Iran. Rapts et assassinats se multiplient contre le courant laïque.

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publié le 11 décembre 1998 à 19h18

Un escadron de la mort est à l'oeuvre en Iran. D'abord, il enlève.

Ensuite, il tue. Après avoir assassiné l'écrivain et poète Mohammed Mokhtari, retrouvé mercredi étranglé dans le désert de Varamin, près de Téhéran, il a sans doute kidnappé le sociologue et traducteur Mohammed Pouyandeh, dont on est sans nouvelles depuis deux jours. Les deux hommes faisaient partie du petit «comité préparatif de l'assemblée générale» des écrivains iraniens. Le but de ce comité était de relancer l'Association des écrivains, organisation interdite qui milite pour la liberté d'expression depuis une vingtaine d'années. L'assassinat de Mokhtari et l'enlèvement de Pouyandeh font craindre aussi pour la vie du journaliste Pirouz Davani, porté disparu depuis août. S'ajoute le décès, dans des circonstances suspectes, du sociologue Madjid Charif, disparu le 19 novembre et retrouvé mort dans la rue, une semaine plus tard. Plus flagrant et destiné à frapper les imaginations est, en revanche, le terrible assassinat, le 21 novembre à Téhéran, de deux opposants très connus du courant «mossadeghiste» (Mossadegh est le père du nationalisme iranien moderne). Daryush Forouhar et son épouse, Parvaneh, avaient été sauvagement poignardés et mutilés.

Liberté d'expression. A l'exception de Madjid Charif, proche des musulmans réformistes, toutes les victimes faisaient partie du courant laïque. S'il ne constitue pas une menace pour le régime, ce courant a toujours été haï par les factions conservatrices. Une bonne raiso