Après la découverte, samedi, du cadavre d'un autre intellectuel, une
cinquantaine d'écrivains iraniens ont réagi et demandé, dans une lettre ouverte, au président Mohammed Khatami de mettre fin «par tous les moyens» à la campagne d'assassinats dont ils sont victimes. Porté disparu depuis mercredi, Mohammed Pouyandeh a été retrouvé étranglé, comme l'avait été quelques jours avant lui Mohammed Mokhtari. Les deux cadavres ont été retrouvés presque au même endroit. Selon sa famille, Pouyandeh aurait aussi été torturé. Ni sa montre ni son alliance n'avaient été volées, ce qui semble indiquer que les tueurs ont voulu montrer qu'il s'agissait bien d'un assassinat politique et démentir ceux qui essayent de faire croire à des crimes crapuleux. Pouyandeh comme Mokhtari faisaient partie d'un petit «comité préparatif» de sept membres chargé de préparer l'assemblée générale de l'Association des écrivains (toujours interdite par le régime) et d'en rédiger la charte. L'assassinat de ces deux écrivains témoigne que c'est l'association qui est visée. Un troisième écrivain, Madjid Charif, qui lui n'appartenait pas au courant laïque, est également mort dernièrement dans des conditions suspectes. A ces trois disparitions s'ajoutent celles du responsable d'un petit parti nationaliste, Daryush Forouhar, et de son épouse, Parvaneh, dont les corps mutilés avaient été découverts le 22 novembre à leur domicile de Téhéran.
Cette vague de meurtres accrédite l'hypothèse d'un escadron de la mort dont le bu