Benelux de notre correspondante
Ils ont fait la queue en masse, hier, devant la centaine de mosquées de Belgique transformées en lieux de vote. La plupart des Marocains, des Turcs ou des ressortissants de tout autre pays (Belgique comprise) de confession musulmane votaient pour une «première» en Europe: l'élection d'un conseil de représentants de la communauté musulmane du royaume. Malgré le cours délai de deux mois pour s'inscrire sur les listes électorales, les deux tiers des électeurs musulmans potentiels, légalement présents en Belgique depuis au moins un an, l'avaient fait. Beaucoup d'entre eux mettaient pour la première fois un bulletin dans l'urne. En effet, les conditions de ce scrutin étaient moins strictes que celles qui régissent des élections politiques: il suffisait pour les votants d'avoir 18 ans et de résider légalement en Belgique depuis un an. La nationalité belge n'était pas obligatoire. Les réactions hier à la grande mosquée du Cinquantenaire à Bruxelles étaient des plus positives: «C'est une façon d'être acceptés comme musulmans, de ne pas être vus comme terroristes ou intégristes, mais comme participant au processus démocratique», commentait l'un des électeurs.
Ces élections n'avaient rien à voir avec les scrutins politiques classiques. «Le conseil exécutif élu ne se prononcera que sur la gestion du temporel du culte. Les candidats ne peuvent pas prendre parti sur des thèmes politiques classiques», note Jean Cornil, directeur adjoint du Centre pour l'ég