Santiago correspondance.
L'air est le même, mais le refrain diffère. Au célèbre «le peuple uni ne sera jamais vaincu» des militants de gauche, les pinochétistes répondent désormais dans les manifestations par «la droite unie ne sera jamais vaincue». Une solidarité de rigueur pour affronter la grave crise de confiance créée par la détention en Grande-Bretagne de leur général. Car, pour la première fois depuis vingt-cinq ans, les partisans de Pinochet ne réussissent pas à se faire entendre. Ils ne peuvent en effet que constater l'inefficacité de toutes leurs démarches visant à ramener l'ancien président au Chili et demander vainement au gouvernement de prendre des mesures plus dures, sans en préciser le contenu.
Les riches dans la rue. Si certains extrémistes demandent la rupture des relations diplomatiques avec la Grande-Bretagne et l'Espagne, la plupart savent toutefois qu'une telle décision serait très dangereuse pour le pays, qui perdrait ainsi deux partenaires commerciaux vitaux. Et le gouvernement chilien a bien pris garde, en annonçant vendredi une impressionnante liste de mesures de représailles contre l'Espagne et la Grande-Bretagne, de ne pas prendre de décision pouvant nuire aux relations économiques. L'Etat a, par exemple, préféré manifester son indignation en suspendant jusqu'à nouvel ordre toute visite ou toute réunion bilatérale. Une attitude jugée raisonnable par les pinochétistes, qui, privés actuellement d'une partie de leur pouvoir de décision, ne tiennent pas