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Libération

Monicagate: l'inéluctable mise en accusation du Président. La Chambre des représentants se réunira jeudi pour voter.

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publié le 14 décembre 1998 à 19h31

Washington, de notre correspondant

«Je n'ai aucune intention de démissionner. Je n'y ai jamais pensé», a répété Bill Clinton, tendu et sombre, moins de vingt-quatre heures après que la commission judiciaire a décidé de proposer aux 435 membres de la Chambre des représentants la mise en accusation du Président sur la base de quatre chefs d'inculpation (parjure en deux occasions, obstruction de la justice et abus de pouvoir). Cette mise en accusation (l'impeachment) par la Chambre, qui se réunira jeudi en session extraordinaire, «paraît à présent inévitable», avouent déjà certains collaborateurs de Clinton. «Le résultat sera la division du pays, la paralysie du gouvernement et la violation de la volonté populaire», a mis en garde samedi Gregory Craig, conseiller spécial de la Maison Blanche. Le président de la commission judiciaire, le républicain Henry Hyde, a appelé dimanche le chef de l'Etat à démissionner pour «épargner au pays le tumulte et le drame» de la procédure en destitution.

Le New York Times estimait hier que la majorité républicaine «abuse de la mise en accusation» et «manipule la Constitution pour attaquer Clinton», et qu'une motion de censure «resterait la meilleure manière de le punir». Le Washington Post dénonçait de son côté la commission judiciaire, qui a «tragiquement failli à sa tâche» en portant quatre chefs d'inculpation, dont deux ne reposent sur aucune preuve et deux sont trop vagues pour être pris au sérieux. «Une motion de censure ["] offre une alter