Moscou de notre correspondante

Amaigri, le visage mangé par une barbe, mais enfin libre: le Français Vincent Cochetel, enlevé le 29 janvier dans le Caucase, a été libéré samedi à l'aube à l'issue d'une opération des forces spéciales russes. Sa libération met fin à près de onze mois de calvaire, durant lequel l'otage, détenu en Tchétchénie, a vécu enchaîné sans lumière, souvent battu par ses gardiens. Cochetel, 37 ans, est apparu en relativement bonne forme à son arrivée à Moscou. Quelques heures plus tard, il a rejoint Genève, où il a retrouvé sa femme et ses deux filles, ainsi que ses parents et ses frères. Il a ensuite passé la nuit à l'hôpital pour y subir des examens.

Cochetel avait été enlevé à son domicile à Vladikavkaz, capitale de la petite république russe d'Ossétie, voisine de la Tchétchénie, par une vingtaine d'hommes armés. Depuis un an et demi, il dirigeait l'antenne locale du HCR (Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU), l'une des dernières organisations humanitaires présentes dans la région désertée en raison de l'insécurité.

«Vingt minutes de lumière par jour, c'est difficile à décrire», a expliqué l'ex-otage, visiblement éprouvé, à la télévision russe. «C'était très dur», a-t-il poursuivi, évoquant ses 317 jours passés enchaîné. «Le premier et le troisième mois, il y a eu beaucoup de violences et des interrogatoires musclés», a-t-il ajouté. Selon toute vraisemblance, Cochetel a bien été détenu en Tchétchénie. Comme les autres otages, il a changé souvent de lie