Placé en résidence surveillée dans une villa de l'Infernetto, à la
périphérie de Rome, Abdullah Ocalan, dit «Apo», le chef des rebelles turcs kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, séparatiste), en guerre contre Ankara depuis 1984, multiplie depuis quelques jours les interviews pour tenter de se crédibiliser comme interlocuteur politique vis-à-vis des Européens. Quelques jours après son arrivée dans la péninsule, celui que les autorités turques considèrent comme leur ennemi public numéro 1 et le chef d'un «sanguinaire groupe terroriste» annonçait déjà, dans une interview à La Repubblica, sa condamnation du terrorisme, y compris venant de son organisation. Alors que l'Italie s'apprête à décider, le 22 décembre, sur sa demande d'asile, l'adieu aux armes d'Apo se fait de plus en plus explicite. «S'ils s'étaient bien battus ils auraient pu remporter la victoire. Je leur répète cela depuis quinze ans», lançait avant-hier Abdullah Ocalan, critiquant ses lieutenants sur les ondes de Med-TV, télévision kurde basée en Belgique, de fait contrôlée par son parti. «J'ai dit à mes commandants d'arrêter mais ils ne le font pas ("). Je vais encore attendre quelques mois et s'ils changent, je continuerai à travailler avec eux. S'ils ne le font pas, je partirai», renchérissait Ocalan qui, quelques jours plus tôt, avait déjà annoncé sa démission du poste de président du PKK.
Les autorités d'Ankara refusent aux Kurdes de Turquie (12 à 15 millions de personnes) toute autonomie et tout