Jérusalem, de notre correspondant.
Cela se passait fin novembre à Washington. Les pays donateurs se réunissaient, sous l'égide des Etats-Unis, pour venir une fois de plus en aide à l'Autorité palestinienne. «Président Yasser Arafat!», a annoncé l'appariteur. Le chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) avait droit, jusque-là, au titre de chairman, tel un patron d'entreprise. Pour la première fois, le protocole américain le traitait en chef d'Etat. Caution. Même s'il s'en défend, Bill Clinton, en se rendant hier à Gaza et aujourd'hui à Bethléem, apporte sa caution à ce qui ressemble de plus en plus à un pays indépendant, malgré son territoire morcelé et son manque d'accès au reste du monde. «Un Président n'a pas l'habitude de visiter une zone autonome avec une telle solennité», remarquait récemment Ahmed Tibi, un conseiller de Yasser Arafat.
Wye Plantation diffère des accords qui le précèdent. Cet arrangement unit autant Yasser Arafat à Benyamin Netanyahou qu'à Bill Clinton. Ce que le leader palestinien a perdu, en cédant aux revendications sécuritaires israéliennes, il l'a gagné en reconnaissance auprès de la première puissance mondiale.
Projets communs. Depuis, l'ancien paria qui, en 1989, n'avait même pas pu faire un discours au siège des Nations unies à New York, faute de visa, est considéré par la Maison Blanche comme un véritable allié. Les agents de la CIA aident sa police à lutter contre le terrorisme. Une commission mixte discute de projets communs dan