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Libération

La Belgique fait bloc face à l'extrême droite flamande. Vote d'une loi sur l'arrêt du financement des partis racistes.

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publié le 16 décembre 1998 à 16h31

Benelux, de notre correspondante.

Le Vlaams Blok en Belgique se désole de la crise de son «cousin» français, le Front national. C'est «extrêmement triste», a commenté Filip De Man, député du Blok au Parlement de Bruxelles. Le parti d'extrême droite flamand est aussi dans une mauvaise passe: le gouvernement belge est en train de mettre en place des garde-fous légaux pour contrer son influence. La semaine dernière, la Chambre des députés adoptait ­ symboliquement le jour de l'anniversaire de la Déclaration des droits de l'homme ­ une loi dont l'application signifierait, à terme, la suspension de son financement par des fonds publics.

Séparatisme. Beaucoup s'indignaient, en Belgique, que les impôts des citoyens puissent être utilisés à subventionner un parti raciste. La nouvelle loi, qui sera sans doute approuvée par le Sénat, stipule que «lorsqu'un parti montre, à travers plusieurs indices concordants, son hostilité envers les droits et libertés garantis par la Constitution, les subventions doivent être supprimées dans les quinze jours». Or les propos racistes et la volonté de séparatisme de la Flandre affichée par le Blok sont contraires à la Constitution.

Danger. Cette loi n'implique pas un arrêt rapi- de du financement, puis-que la procédure engage le Conseil d'Etat et, en cas d'appel, la Cour de cassation, laquelle présente, en la matière, une jurisprudence peu développée. «Cette mesure risque d'être surtout symbolique», com-mente Johan Leman, directeur du Centre pour l'égal