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Libération
Éditorial

Mauvais coup

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publié le 16 décembre 1998 à 16h39

Est-ce pour sauver sa coalition chancelante? Est-ce pour manifester

sa colère face au traitement amical sans précédent accordé par Bill Clinton aux Palestiniens? Ou est-ce plus simplement parce qu'il n'aime pas l'accord qu'il a dû signer en octobre sous la pression des Etats-Unis? Quelle qu'en soit l'explication, c'est un mauvais coup au processus de paix qu'a porté, hier, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, en faisant capoter le sommet tripartite d'Erez. Car, en refusant de mettre en oeuvre la deuxième phase de l'accord de Wye Plantation, et en particulier le retrait prévu vendredi, il met à bas la faible crédibilité de la relance du processus. L'an dernier déjà, après avoir signé l'accord d'Hébron, il avait aussitôt autorisé la création d'une nouvelle colonie, gelant du même coup les négociations avec les Palestiniens. Un pas en avant pour apaiser les Américains, deux pas en arrière pour rassurer l'extrême droite" L'exercice est périlleux, surtout lorsqu'il est pratiqué au-dessus d'un volcan. Depuis son élection il y a deux ans et demi, Netanyahou a gouverné à la petite semaine, sans jamais imprimer de vision d'avenir. En serrant à son tour la main d'Arafat, le Premier ministre israélien reconnaît un interlocuteur palestinien. Mais en pensant que celui-ci se contentera d'un pays confetti tout en faisant le travail de police au service d'Israël, il crée une illusion dangereuse. Pour espérer sauver ce processus tant qu'il en est encore temps, la seule bonne no