Menu
Libération

Netanyahou torpille le sommet d'Erez. Retrait militaire et libération de Palestiniens: Israël n'a rien cédé.

Article réservé aux abonnés
publié le 16 décembre 1998 à 16h39

Jérusalem, de notre correspondant.

C'est un sommet sans photo de famille, sans conférence de presse commune, et où chacun part en ordre dispersé. Il est 10h30 lorsque Yasser Arafat quitte avec sa suite le poste d'Erez et regagne Gaza, le visage sombre et sans dire un mot. Bill Clinton apparaît à son tour. Menacé chez lui de destitution, il tente de faire bonne figure. «Ce fut un très bon meeting, très franc, dit-il avec un sens prononcé de la litote. J'ai obtenu ce que je suis venu chercher. Le processus de paix est à nouveau sur les rails.» Malgré ses paroles rassurantes, le constat s'impose: le fragile édifice patiemment échafaudé par son administration vient une fois de plus de s'effondrer.

Pas de concession. A l'intérieur du bâtiment, Benyamin Netanyahou, flanqué de son chef de la diplomatie, Ariel Sharon, dissipe les derniers doutes devant un parterre de journalistes. Il ne bougera pas ses troupes tant que les Palestiniens n'auront pas honoré tous leurs engagements. Le prochain retrait militaire de Cisjordanie, prévu vendredi, n'aura donc pas lieu. Il ne relâchera pas les prisonniers de l'Intifada. «Je n'ai pas l'intention de montrer de la souplesse à l'égard de meurtriers.» Aucune puissance au monde ne le fera céder. «L'administration américaine a assez de sagesse pour [le] comprendre.» Il ne fait pas la moindre concession ni à Yasser Arafat, ni à son hôte. Dans la foulée, ses services publient une liste de douze violations attribuées aux Palestiniens.

Conditions inadmis