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Libération

L'Italie relâche Ocalan. Le leader kurde pourrait être jugé dans la péninsule ou expulsé.

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publié le 17 décembre 1998 à 16h44

Rome, de notre correspondant.

Arrêté le 12 novembre à l'aéroport de Rome, puis assigné à résidence, le leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Ocalan, est désormais libre de ses mouvements. La cour d'appel de Rome a révoqué hier la mesure coercitive, à la suite de la décision allemande de renoncer à présenter une demande d'extradition à l'Italie. Néanmoins, ayant sollicité auprès des autorités transalpines l'octroi d'un statut de réfugié politique ou la concession de l'asile politique, Abdullah Ocalan ne peut pas, en principe, quitter la péninsule.

Mesure tragique. Ankara, qui réclame l'extradition du «terroriste Ocalan» en Turquie, a vigoureusement réagi. «C'est une mesure tragique, a commenté le ministre de la Défense, Ismet Sezgin, cette décision portera préjudice aux relations entre la Turquie et l'Italie. ["] Si Ocalan a été libéré sans conditions, nous ferons appel auprès d'un tribunal supérieur», a annoncé le Premier ministre sortant, Mesut Yilmaz. Tandis que son successeur présumé, Bulent Ecevit, commentait, de manière plus mesurée: «En Italie, Ocalan était déjà, de facto, un homme libre. Il pouvait parler avec qui bon lui semblait et vivait avec tout le confort nécessaire.»

Deux solutions. Cherchant à apaiser les tensions, le président du Conseil italien, Massimo D'Alema, a indiqué hier que «pour motif de sécurité et d'ordre public», l'Etat italien maintiendra un dispositif policier autour d'Ocalan. Pour le gouvernement italien, il n'existe que d