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Libération

La «drôle de guerre» des militaires français. Ils se sont parfois retrouvés impliqués dans les combats contre les rebelles tutsis.

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publié le 17 décembre 1998 à 16h41

Les militaires français ont mené une drôle de guerre au Rwanda en se

retrouvant directement impliqués dans des combats contre les «rebelles» tutsis du FPR, notamment en 1993. Le rapport de la Mission d'information parlementaire, publié lundi (Libération du 16/12/98), permet aujourd'hui de mieux cerner ce qu'a été concrètement cette intervention «aux limites de l'engagement militaire direct».

Le colonel Didier Tauzin, issu du 1er RPIMa, le régiment des forces spéciales, a très clairement expliqué aux députés comment les choses se passaient. Bien que son audition à huis clos n'ait pas été rendue publique, l'essentiel de ses propos sont cependant cités dans le corps du rapport. Cet officier, qui a notamment commandé le très discret «détachement d'assistance militaire et d'instruction (Dami) Panda», a justifié la «proximité des instructeurs» avec l'armée rwandaise au cours d'opérations défensives. «L'armée se doit d'être soudée et la profondeur du dispositif est forcément réduite», de l'ordre de «cinq cents mètres». «Même si l'instruction se déroule à l'arrière», a-t-il expliqué, elle se situe «à proximité du front», avec la logistique «à un ou deux kilomètres maximum». La cinquantaine de bérets rouges français n'étaient ainsi qu'à quelques centaines de mètres des «rebelles»" Qu'y faisaient-ils? L'exemple des artilleurs est assez cocasse. Lors d'une opération connue sous le nom de Chimère (22 février-28 mars 1993), les instructeurs français furent chargés d'une «mission de conse