La course à la présidence en Algérie vient de sortir de la
clandestinité. On connaît depuis mercredi soir au moins un postulant après plus de trois mois de rumeurs sur les «candidats à la candidature» et leurs chances d'être agrées par les «décideurs», comme on appelle en Algérie la poignée de hauts gradés qui constituent le pouvoir réel. Abdelaziz Bouteflika, le ministre des Affaires étrangères de Houari Boumediene, et deux fois candidat malheureux en vingt ans, a en effet été désigné par le FLN pour le représenter. C'est «à l'unanimité» que le Comité central (CC) de l'ancien parti unique s'est prononcé seule une vingtaine de ses membres étaient absents au nom de «l'intérêt suprême de la Nation», en faveur de celui dont le nom circulait le plus, même s'il n'a toujours pas fait acte de candidature. Eviter les choix difficiles. La désignation de Bouteflika par le CC au lieu du congrès extraordinaire voulu par les statuts présente un intérêt pour le FLN, le premier parti à signifier sa participation au scrutin d'avril prochain: lui éviter de se déchirer face à des choix difficiles où la base militante ne trancherait pas forcément au diapason de la direction. En effet deux autres personnalités, revendiquant leur appartenance au FLN et elles aussi associées à l'ère Boumediène, ne font pas mystère de leur candidature: l'ex-ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi et l'ancien Premier ministre réformateur, Mouloud Hamrouche. Dans une lettre à la direction du