Bruxelles (UE), de notre correspondant.
La meute s'enhardit toujours lorsqu'elle sent la bête blessée. Profitant de l'affaiblissement politique de la Commission, mise en cause dans des affaires de fraudes, de corruption et de népotisme, le Parlement européen a refusé hier de voter (par 270 voix contre 225 et 23 abstentions) la «décharge» pour le budget 1996. Juridiquement, cela n'a guère de conséquence si ce n'est «d'empêcher de dormir un ou deux comptables», selon un diplomate français. Mais politiquement, ce vote constitue «une défaite» pour l'exécutif européen, a admis le Finlandais Erkki Liikanen, commissaire chargé du budget et du personnel.
En septembre, la presse a révélé une série de malversations dans la gestion des fonds communautaires par la Commission (aide humanitaire détournée, emploi irrégulier de personnels extérieurs, embauches douteuses, détournement des règles sur l'attribution des marchés publics, favoritisme, etc.). Si la plupart des affaires remontent aux années 1993-1995, l'une d'elles met en cause un commissaire en fonction, Edith Cresson (Recherche et Education). Libération a ainsi révélé qu'elle avait embauché ou favorisé plusieurs de ses proches en leur accordant des contrats pour des travaux dont la réalité ou la nécessité n'est toujours pas établie. Jacques Santer, président de la Commission, a refusé de la défendre publiquement, laissant Cresson monter seule au feu . Mais en refusant de s'en dissocier, il se condamnait au silence ce qui a contribu