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Libération

Vincent Cochetel revient sur son calvaire en Tchétchénie. «J'ai vu deux voitures exploser, j'étais libre». Les conditions de la libération de l'otage restent troubles.

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publié le 19 décembre 1998 à 16h58

Genève, de notre correspondant.

«Le 29 janvier, un commando de trois hommes a fait irruption dans mon appartement. Ils ont ligoté mon garde et ils ont exercé un peu de violence en m'emmenant. Deux autres hommes m'attendaient dans un véhicule. J'ai été transféré de voiture en voiture. Les trois premiers jours de captivité, je les ai passés dans le coffre d'un véhicule, près de Vladikavkaz, en Ossétie-du-Nord (là-même où il avait été enlevé). Le quatrième jour, j'ai été transféré en Tchétchénie dans la région de Grozny. J'ai ensuite été déplacé dans une douzaine de lieux à l'est et à l'ouest de la Tchétchénie pour des périodes de deux jours à quatre mois.»

Soupe au gras. Rasé de près, sa femme Florence à ses côtés, Vincent Cochetel, ressortissant français et employé du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), est revenu hier, pour la première fois, sur les 317 jours de son calvaire d'otage dans le Caucase du Nord et sur les conditions, encore troubles, de sa libération. Physiquement marqué par la détention, arborant des marques aux poignets laissées par les menottes qu'il n'a quittées que pour l'unique repas journalier (une soupe et des bouts de gras), il raconte: «C'était la même structure mafieuse terroriste qui m'a détenu, composées de gardes originaires d'Ingouchie, d'Ossétie, de Tchétchénie et d'Arménie. Certains m'appelaient même monsieur, d'autres ont utilisé à trois reprises la violence à mon égard. Je n'avais aucun accès au monde extérieur. Les gardes me parlaient de l'évo