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Libération

Clinton, touché mais pas coulé. Ebranlé par l'«impeachment», le président américain est résolu à se battre.

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publié le 23 décembre 1998 à 17h21

Washington, de notre correspondant.

Bill Clinton se serait bien passé de l'honneur: son portrait à la une du magazine Time qui l'a désigné «homme de l'année», mais pas pour les raisons dont il avait rêvé. Surtout qu'il partage la distinction douteuse avec le procureur Starr, l'homme qui l'a traqué et fait de lui le deuxième président des Etats-Unis à avoir jamais été mis en accusation par le Congrès, et menacé de destitution pour «crimes contre l'Etat». En arrivant à la Maison Blanche, en 1992, Clinton voulait être un nouveau Kennedy. Réélu en 1996, il espérait être un nouveau Teddy Roosevelt. Il sait aujourd'hui qu'il sera comparé soit à Andrew Johnson (frappé d'«impeachment», puis acquitté en 1868), soit à Richard Nixon (contraint à la démission en 1974). «Il a le coeur brisé», a confié au Washington Post un de ses proches, Terence McAuliffe. «Il sait que, quand on parlera de lui dans les livres d'histoire, c'est de ça aussi qu'on parlera.» «Ça», c'est Monica, «cette femme», dont les attouchements dans les recoins de la Maison Blanche sont à l'origine de son infamie.

«Comeback Kid». George Stephanopoulos, qui fut un de ses conseillers, dit que Clinton aime raconter comment, enfant dans l'Arkansas, il avait été renversé par un sanglier. Il s'était de suite remis sur pied. Cette capacité à rebondir après avoir encaissé les coups durs lui a valu le titre de «Comeback Kid» (le revenant), l'homme politique le plus résistant de l'Amérique contemporaine. Mais, cette fois, c'est un