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Libération

Douze ans de prison pour un troisième dissident chinois. Les pays occidentaux dénoncent cette série de procès.

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publié le 23 décembre 1998 à 17h21

Le régime communiste chinois a fait condamner hier une troisième

figure de la dissidence à une lourde peine de prison, ignorant le concert de protestations internationales provoqué, la veille, par les condamnations de deux de ses camarades.

Qin Yongmin, un des plus anciens défenseurs des droits de l'homme et de la démocratie en Chine, a été condamné, à Wuhan (au centre du pays), à douze ans de prison pour «tentative de subversion». Lundi, deux autres chefs de file de l'opposition, Xu Wenli et Wang Youcai, avaient été condamnés respectivement à treize et onze ans de prison pour les mêmes motifs. Les trois hommes avaient été arrêtés de façon quasi simultanée trois semaines plus tôt. Prenant au sérieux la récente signature par la Chine des pactes de l'ONU sur les droits politiques et sociaux (garantissant la liberté d'expression et d'association), les trois dissidents avaient sollicité auprès des autorités la légalisation du Parti démocrate chinois (PDC) qu'ils entendaient fonder. Mal leur en prit. «Les activités du PDC constituent des crimes graves commis avec récidive», a tranché hier la presse officielle pour qui cette «association illégale» a reçu «de l'étranger un appui financier d'organisations hostiles en vue d'activités subversives».

Cette nouvelle série de procès politiques a suscité de nombreuses condamnations dans le monde. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, a demandé la «libération immédiate» des dissidents. Il a jugé «parfaitement inaccepta