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Libération

Italie: Ocalan serait extradable, selon un juge. Le procureur Malerba souhaite que le leader du PKK soit de nouveau écroué.

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publié le 23 décembre 1998 à 17h21

Rome, de notre correspondant.

Arrivé à Rome le 12 novembre, le leader du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Ocalan, pensait pouvoir nourrir une certitude: jamais l'Italie n'aurait envisagé de le remettre aux autorités turques. Au cours des dernières semaines, le président du Conseil, Massimo D'Alema, soutenu par une large majorité de la classe politique, avait d'ailleurs expliqué à plusieurs reprises qu'une expulsion vers Ankara était impraticable, Ocalan risquant d'y subir la peine capitale. Malgré cet engagement du chef de gouvernement, le procureur général de Rome, Giovanni Malerba, a exprimé lundi soir un avis différent. Le magistrat romain a estimé qu'Ocalan pourrait parfaitement être extradé pour répondre de délits non passibles de la peine de mort. Or, une loi turque sur les activités terroristes promulguée en 1991 a commué la peine capitale en vingt années de réclusion pour les actes commis avant cette date. Le procureur Malerba considère par conséquent que le leader du PKK pourrait, entre autres, devoir répondre d'actes commis avant 1991, à savoir: «atteinte à la Constitution de la République turque, constitution de bande armée, association de malfaiteurs», ou encore trafic d'armes et homicide d'une quarantaine de civils. Qui plus est, le procureur Giovanni Malerba a souhaité qu'Ocalan soit de nouveau placé en détention «pour l'empêcher de fuir ["], sa demande d'asile politique ne constituant pas une garantie suffisante» de son intention de demeur