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Libération

«Renard du désert» affaiblit l'opposition irakienne. Déjà déconsidérée, elle passe pour le «parti de l'étranger».

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publié le 24 décembre 1998 à 17h31

Les avions des Nations unies ont bien été interdits d'atterrissage

et de décollage sur le sol irakien, a confirmé hier l'ONU. Le représentant spécial de Kofi Annan, qui devait se rendre à Bahrein, a ainsi dû quitter Bagdad par la route. Pour justifier ce refus, Bagdad a évoqué des problèmes de sécurité liés aux frappes aériennes. Pendant ce temps, le secrétaire américain à la Défense, William Cohen, avertissait les Irakiens que Washington pourrait les frapper à nouveau, tout en indiquant une réduction de presque 9 000 hommes leurs effectifs dans le Golfe.

L'opération «Renard du désert» n'est pas avare de paradoxes: elle a renforcé un régime qu'elle voulait déstabiliser, plaçant une nouvelle fois en porte-à-faux une opposition déjà largement décrédibilisée. En prenant comme cible la Garde républicaine, garde prétorienne de Saddam Hussein (qui avait écrasé avec une incroyable férocité l'insurrection chiite en 1991), Washington a clairement montré que le but des frappes n'était pas seulement les programmes d'armements de destruction massive. Clinton l'a reconnu en déclarant samedi que les forces américano-britanniques avaient aussi «infligé des dégâts significatifs» aux «structures militaires et de sécurité». Par ailleurs, les responsables militaires américains ont expliqué avoir concentré leur frappes contre la Garde républicaine en prévenant par des lâchers de tracts les unités de l'armée régulière qu'elles n'étaient pas visées, le but avoué étant de diviser l'armée. «Disper