Menu
Libération

Italie: l'école laïque mobilisée contre la gauche au pouvoir . La majorité parlementaire est divisée par un projet de loi.

Article réservé aux abonnés
publié le 25 décembre 1998 à 17h37

Rome de notre correspondant

Cent mille manifestants appuyés par une brochette d'intellectuels d'un côté, une partie de sa majorité et la hiérarchie catholique de l'autre: le chef du gouvernement italien, l'ex-communiste Massimo D'Alema, au pouvoir depuis deux mois, est rattrapé par la question scolaire. Ayant annoncé son intention de reprendre à son compte le projet sur la parité scolaire élaboré par le gouvernement de son prédécesseur Romano Prodi, le Premier ministre démocrate de gauche se retrouve ainsi tiraillé politiquement entre une frange importante de son électorat, qui s'oppose à tout financement public des écoles privées, et le centre droit catholique, qui conditionne sa participation au gouvernement à l'approbation de ce projet. En substance, le projet gouvernemental prévoit d'une part que les écoles privées puissent être intégrées au système de l'Education nationale avec, en termes de structures, d'équipement ou de formation des enseignants, des conditions semblables à celles des écoles publiques. Et d'autre part, l'introduction de dégrèvements fiscaux pour toutes les familles, quelle que soit la nature de l'école de leurs enfants, au nom du droit à l'étude.

Samedi, à l'appel d'un collectif d'intellectuels ayant rédigé un «manifeste laïque», des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Rome pour dire «non à l'école de la paroisse, non à l'école des entreprises» et dénoncer la violation de l'article 33 de la Constitution italienne, qui stip