Jérusalem, de notre correspondant.
Un général, un de plus dans l'histoire d'Israël, envisage de se lancer dans la bataille électorale. Depuis hier, Amnon Lipkin Shahak est un homme libre. Après trente-six ans de bons et loyaux services, il n'appartient plus à Tsahal, et s'il garde toujours le flou sur ses intentions, il semble prêt à descendre dans l'arène politique. «La décision que je dois prendre n'est pas facile et est motivée par un sentiment de responsabilité qui me pousse à entamer une nouvelle voie», a-t-il déclaré après ses adieux aux armes.
Favori. De l'avis de tous, l'ancien chef d'état-major détient la clef du prochain scrutin. Les sondages le donnent favori. Il distance de plusieurs points Benyamin Netanyahou (l'enquête la plus récente le crédite d'une avance de 15% sur l'actuel Premier ministre), ainsi que le chef de l'opposition, le travailliste Ehud Barak. Mais il préfère attendre que la date des élections soit fixée par la Knesset avant d'annoncer sa candidature. Plus l'échéance sera lointaine et plus il aura de temps pour s'imposer face à ses rivaux. Car s'il jouit d'une réputation d'honnêteté et du prestige voué à l'uniforme, ses opinions politiques, pour ne pas parler de son programme, restent ignorées des Israéliens.
Les travaillistes le conjurent de rejoindre leurs rangs et lui reprochent, au cas où il créerait sa propre liste, de faire le jeu de la droite. Le député Yossi Beilin l'accuse d'avoir honte d'avouer ses penchants de gauche. Sur le papier, rien