Les autorités françaises s'inquiètent d'une hyperpuissance
américaine sans rivale. «La crise irakienne en dépit de ses fortes spécificités est particulièrement représentative de la réalité du monde d'aujourd'hui (") où les Etats-Unis peuvent agir sans contrepoids», a déclaré Hubert Védrine, qui dressait mardi devant la commission des affaires étrangères du parlement un premier bilan politique de l'opération américano-britannique Renard du désert. Pour le chef de la diplomatie française dont les propos ont été rapportés le lendemain dans un compte-rendu officiel, «la réaction américaine soulève des interrogations quant à son efficacité, mais aucun Etat européen ne l'a condamnée». Hubert Vedrine a rappelé que la France a avancé des pistes de réflexion pour tenter de mettre un terme aux crises à répétition avec Bagdad. Mais Paris «ne peut rien imposer» et «doit s'efforcer de convaincre et de trouver des partenaires qui partagent ses positions». Il reste isolé. «Les pays de la péninsule arabique trouvent tous la position française trop complaisante à l'égard de l'Irak, et selon l'interprétation anglo-saxonne bien connue, y voient des raisons mercantiles», a commenté Hubert Védrine ajoutant «qu'au Maghreb ("), les propositions de la France ne provoquent pas de réaction». Seule l'Egypte s'est «réjouie de la convergence des vues françaises avec les siennes», a affirmé le ministre reconnaissant en outre que «la grande majorité des pays occidentaux partage largement la position amé