Le président russe, Boris Eltsine, longuement absent du Kremlin pour

des raisons de santé, a donné samedi soir sa première interview télévisée depuis le 28 août, marquant son retour par une forme éblouissante. Très à l'aise dans son fauteuil du Kremlin, le Président s'est exprimé sans hésitation, souriant, blaguant même avec le journaliste qui l'interrogeait.

Interrogé pendant quinze minutes par la chaîne d'Etat ORT, le chef de l'Etat russe a voulu mettre fin aux rumeurs de plus en plus persistantes sur son départ avancé, en rejetant d'une voix ferme et assurée toute possibilité d'«une présidentielle anticipée». Cette idée s'était répandue dans les milieux politiques ces derniers mois en raison de la santé fragile du Président et de ses apparitions de plus en plus sporadiques au Kremlin. De nombreuses personnalités politiques de tous bords ont demandé à Eltsine de quitter dès à présent son poste, estimant qu'il n'était pas en état de tenir jusqu'à la présidentielle, prévue en juin 2000. Les plus modérés ont du moins suggéré au chef de l'Etat de céder certains de ces pouvoirs ­ très nombreux selon la Constitution russe ­ au profit d'un vice-président, fonction que, selon eux, le Premier ministre Evgueni Primakov assume par la force des choses depuis au moins deux mois. Mais, là encore, Eltsine a mis son veto, bien décidé à faire valoir son rôle de chef plénipotentiaire du pays. «Je suis contre» toute réduction des pouvoirs présidentiels, a-t-il expliqué. «La Russie a toujours e