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Libération

Kosovo: pour en finir avec la rébellion. Le président Milosevic a remanié la haute hiérarchie militaire en ce sens.

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par Victoria STEGIC
publié le 28 décembre 1998 à 17h45

Belgrade de notre correspondante

Alors que les combats s'intensifient au nord du Kosovo, le président yougoslave reprend son armée en main. Slobodan Milosevic a procédé vendredi à un vaste nettoyage dans la hiérarchie militaire qui semble traduire la volonté sans cesse proclamée par ses proches collaborateurs d'en finir une fois pour toutes avec les combattants de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), en lutte pour l'indépendance de cette province du sud de la Serbie peuplée à 90% d'Albanais de souche. Selon des sources militaires, il aurait confié les postes clés de l'armée à des officiers «prêts à obéir sans rechigner», voire à se mesurer s'il le fallait avec les forces de l'Otan, comme aime à le suggérer l'ultranationaliste vice-Premier ministre serbe, Vojislav Seselj. Ce serait le cas du nouveau chef de l'état-major, le général Dragoljub Ojdanic. Son prédécesseur, le général Momcilo Perisic, avait été destitué en novembre en même temps que le chef de l'aviation et de la DCA, le général Lubisa Velickovic, le patron des services secrets, Jovica Stanisic, et l'un des vice-présidents du Parti socialiste au pouvoir, Milorad Vucelic. Ils étaient jugés insuffisamment sûrs malgré leurs états de service antérieurs Ljubodrag Stojadinovic, un ancien officier devenu journaliste à l'hebdomadaire Svedok, estime que l'armée yougoslave se prépare ainsi à «asséner le coup de grâce» à l'UCK, ce qui est selon lui, «inéluctable, mais légitime». «L'armée n'a que trop tardé», ajoute-t-il. Ce