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Libération

Le contrôle des cieux, une obsession américaine.

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publié le 29 décembre 1998 à 17h50

Maîtriser le ciel. Les incidents d'hier au dessus de l'Irak viennent

une nouvelle fois illustrer cette véritable obsession américaine. Après la guerre du Golfe, Washington a convaincu l'ONU d'imposer deux zones d'exclusion aérienne (No Fly Zones) en Irak. Il s'agissait alors de protéger les Kurdes au nord (Northern Watch) et les Chiites au sud (Southern Watch), contre la répression de Saddam . Efficacité limitée. Pourtant, interdire aux avions et aux hélicoptères irakiens de voler dans ces régions n'empêche nullement les blindés de s'y déployer" et encore moins les différentes polices secrètes d'arrêter, torturer et fusiller les opposants. La même politique a été mise en oeuvre en ex-Yougoslavie, d'abord au dessus de la Bosnie (Deny Flight) puis, cette année, au dessus du Kosovo. Là encore, avec le succès que l'on sait.

Cette stratégie dit en réalité plus sur l'Amérique que sur les crises qu'elle est censée résoudre. Elle reflète la terreur que les Etats-Unis ressentent lorsqu'il s'agit d'engager leurs troupes au sol. Il y a bien sûr le syndrome du Viet-Nam, mais il ne doit pas masquer le fait que Washington ne s'est engagé que très tardivement dans les combats des deux guerres mondiales (novembre 1917, puis novembre 1942 à l'ouest), et toujours après d'âpres débats internes. On peut y voir l'expression d'une pusillanimité neutraliste ou l'héritage d'un souci démocratique de la vie des soldats, bien éloigné des traditions monarchiques du Vieux Monde.

Contrôle des flux. Mais ce