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Libération

Le fringant Mandelson, un ami gênant pour Blair. La démission du ministre du Commerce pourrait rebondir.

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publié le 30 décembre 1998 à 17h58

Londres intérim

«Si quelqu'un m'avait dit avant Noël que Peter Mandelson ne serait plus dans le gouvernement après les fêtes, je l'aurais tout simplement pris pour un fou.» Derek Adam, la trentaine rondouillarde, vit l'oreille collée au transistor. Devant son kiosque à journaux de la station de métro Angel, dans le nord de Londres, il amuse quotidiennement la galerie en parodiant les unes des quotidiens britanniques. Il y a un mois, ce Londonien pure souche mimait Peter Mandelson, le ministre du Commerce et de l'Industrie, tentant de cacher son homosexualité à une presse avide de connaître le nom de son partenaire, aujourd'hui, le voilà en Peter Mandelson voleur, gentleman cambrioleur aux amitiés plus proches du show-business que des complets gris des économistes.

Si, dans l'opinion publique, les Anglais ne semblent guère surpris par les liens étroits qui peuvent exister entre pouvoir et affaires, en revanche les médias se sont lancés dans une course de longue haleine pour connaître les moindres détails de l'affaire Mandelson. Il faut dire que la démission du ministre du Commerce et de l'Industrie, principal artisan du renouveau du parti travailliste, a plongé le New Labour dans une crise sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir de Tony Blair il y a vingt mois. Dans une interview accordée à la radio BBC Four juste avant son départ pour les Seychelles, le Premier ministre a admis, la voix émue, que «son ami personnel avait payé le prix fort pour n'avoir pas déclaré un prêt d