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Libération

Yémen: assaut sanglant contre le Jihad. Trois des seize otages occidentaux enlevés, lundi, sont morts hier.

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publié le 30 décembre 1998 à 17h56

Le Caire de notre correspondant

Le gouvernement yéménite a frappé vite et fort. Excédé par la multiplication des enlèvements d'étrangers de ces dernières années, il a fait donner hier l'assaut à la cache où une vingtaine de membres du groupuscule intégriste Jihad islamique retenaient 16 otages occidentaux depuis lundi. Trois touristes, deux Britanniques et une Américaine, on trouvé la mort dans l'affrontement qui a eu lieu dans la région d'Abyane, dans le sud du pays. Du côté des ravisseurs, deux hommes ont été tués, deux autres blessés et le reste arrêté.

Hors cadre habituel. C'est la première fois dans la déjà longue histoire des rapts de touristes au Yémen que des Occidentaux trouvent la mort. Près de 150 étrangers ont été enlevés et libérés ces cinq dernières années, la plupart du temps les bras chargés de cadeaux et après de longues négociations. Si le gouvernement yéménite a réagi aussi vivement, c'est que cet enlèvement sortait totalement du cadre habituel. Traditionnellement, les rapts d'étrangers sont le fait de tribus réclamant l'installation d'infrastructures de base dans leur région: un centre de santé, une école, une route, l'électricité ou l'eau potable. Parfois aussi des véhicules 4x4 ou de l'argent liquide. C'est le cas de la tribu des Beni Dhabiane, qui détient quatre Allemands depuis début décembre. Le pouvoir central passe son temps à composer avec ces tribus puissamment armées et très rétives à tout contrôle. L'influence du pouvoir s'arrête d'ailleurs so