Miami de notre correspondant
C'est l'une des blagues de fin de réveillon à Miami. Clinton et Castro se rencontrent en secret pour négocier un point final à leur brouille. «J'en suis désolé, insiste Fidel, mais il y a un point sur lequel je ne céderai pas, parce que jamais mon peuple ne me le pardonnerait: il faut que les Etats-Unis rendent à Cuba la base de Guantanamo.» Silence ennuyé de Bill Clinton. Le président américain inhale une bouffée de havane, puis propose: «Il y a peut-être une solution: en échange, vous nous rendez Miami!» Exode massif. Sans la révolution, Miami serait-elle devenue la deuxième ville cubaine? Le 40e anniversaire de l'entrée des barbudos à La Havane est aussi celui d'un exode massif. Les partisans de Batista sont partis les premiers pour fuir les pelotons d'exécution des tribunaux révolutionnaires. Suivis, dans les années 60, par des centaines de milliers de réfractaires au communisme classes moyennes, commerçants, cadres, professions libérales qui ne trouvaient plus leur place dans la «nouvelle société». Puis ce fut le tour d'une émigration plus «prolétaire», avec les 120000 «renégats» du grand débarras, en 1980; et enfin celui des balseros, fuyant à bord de radeaux de fortune les privations et le manque d'avenir, et dont l'hémorragie a culminé à l'été 1994. Quelque 600000 Cubains, sur plus d'un million de réfugiés estimés au total, ont élu domicile en Floride, précisément à Miami. Ils y ont été d'abord accueillis à bras ouverts par les autor